La science du sport professionnel a transformé le football. Grâce à des décennies de recherches rigoureuses, nous savons exactement ce qui définit la performance pour l'athlète d'élite. Nous disposons de références solides pour les ailiers de Ligue des Champions ou les milieux de terrain internationaux.
Mais qu'en est-il de nous autres ?
Le secteur amateur représente l'immense majorité de l'écosystème mondial du football, et pourtant, il reste largement non quantifié. Les références développées pour les athlètes d'élite, qui jouent sur des terrains parfaits avec une structure tactique stricte, ne s'appliquent pas toujours au niveau district ou au foot à 5.
Chez Footbar, nous avons entrepris de combler ce vide. Nous ne voulions pas réinventer la roue, mais l'adapter.
En analysant une base de données massive de 1 200 380 sessions individuelles à travers 125 pays, nous avons créé le premier cadre de performance complet et adapté spécifiquement au football amateur.
Voici comment nous traduisons la science de l'élite pour la réalité de votre terrain.
1. Redéfinir l'Intensité : Pourquoi nous avons adapté le seuil de sprint
Dans la science du sport d'élite, un "sprint" est généralement défini comme un mouvement dépassant 25 km/h (pour les hommes) ou 21 km/h (pour les femmes). Pour un athlète professionnel, c'est un seuil pertinent.
Cependant, lorsque nous avons appliqué ce standard élevé à nos données amateurs, nous avons découvert une distribution anormale : une part importante des joueurs amateurs enregistrait zéro sprint par match.
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| En appliquant les seuils d'élite (>25 km/h), les données deviennent difficiles à utiliser pour la comparaison, car de nombreux joueurs affichent 0 sprint. | |
Cela ne signifie pas que les joueurs amateurs ne se donnent pas à fond ; cela signifie que la règle de l'élite ne convient pas à la feuille de match amateur. Pour créer un repère utile, nous avons adapté les seuils afin de capturer l'intensité fonctionnelle du jeu amateur.
Les Nouveaux Standards Amateurs Footbar :
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Hommes : >22 km/h
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Femmes : >19 km/h
En effectuant cet ajustement, les données retrouvent une forme de courbe en cloche normale. Cela restaure l'utilité statistique de la mesure, permettant aux coachs et aux joueurs de faire des comparaisons significatives au sein de leur propre contexte compétitif.
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| En adaptant les seuils à >22 km/h (Hommes) et >19 km/h (Femmes), nous restaurons une distribution normale, permettant un benchmarking équitable. | |
2. La "prison du milieu de terrain" : Relativiser la vitesse des postes centraux
Une observation récurrente dans nos données est que les joueurs axiaux (milieux centraux) enregistrent en moyenne des vitesses maximales inférieures à celles des joueurs de couloir et des attaquants.
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| Vitesse maximale par position. Les ailiers et les attaquants atteignent systématiquement des vitesses de pointe plus élevées que les joueurs centraux. | |
Il est crucial de ne pas interpréter cela comme un déficit physique. Nous avons identifié ce phénomène comme la "prison du milieu de terrain".
Les matchs d'élite sont souvent très structurés, mais les matchs amateurs peuvent être chaotiques et denses. Les joueurs centraux évoluent dans des zones encombrées (comme une "cabine téléphonique") où ils manquent des 20 à 30 mètres d'espace libre, nécessaires pour atteindre leur vitesse maximale absolue. Le même phénomène se constate lors de la pratique en terrain réduit comme le foot à 5.
À retenir : Si vous jouez dans l'axe, ne jugez pas votre intensité sur votre vitesse de pointe. Votre performance se mesure mieux par la densité de vos accélérations et vos mouvements courts et vifs.
3. Le "circuit de passes raccourci" : Un nouveau regard sur la possession
Dans le jeu professionnel, les milieux de terrain sont souvent le "moteur" de l'équipe, dominant les statistiques de possession. Cependant, notre analyse des ballons touchés dans le football amateur a révélé une hiérarchie différente : ce sont souvent les Défenseurs Centraux qui ont le volume de touches le plus élevé.
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| Distribution des ballons touchés (Hommes). Les Défenseurs Centraux (à gauche) montrent l'implication médiane la plus élevée, tandis que les Attaquants (à droite) en ont le moins. |
Nous attribuons cela à un effet de "circuit de passe raccourci". Dans le football amateur, le milieu de terrain est une zone de transition à haute pression où les pertes de balle sont fréquentes. Par conséquent, les équipes recyclent souvent la possession via la ligne défensive où la pression est moindre, gonflant artificiellement le volume technique des défenseurs par rapport aux normes de l'élite.
L'Outil de Benchmarking Footbar
Nous pensons que chaque joueur mérite de savoir où il se situe. En collectant ces données, nous avons établi un ensemble de valeurs normatives que vous pouvez utiliser pour comparer vos performances à celles de la communauté amateur mondiale.
Pour les Joueurs de Foot à 11 (Seniors)
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Distance Totale : Les mesures de volume se transfèrent assez bien du monde pro. Nous observons des distributions normales avec des médianes d'environ 8 000 m (Hommes) et 7 500 m (Femmes) par 90 minutes.
- Vitesse Max : Si la répartition s'approche d'une répartition normal, nous voyons très clairement un rebond sur certaines vitesses basses, caractérisé au dessus comme la "prison du milieu de terrain". Nous déconseillons donc d'utiliser cette métrique pour comparer des joueurs évoluant à des postes différents.
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| Répartition de la distance parcourue par 90 minutes, et de la vitesse max atteinte en match (comparaison hommes et femmes). | |
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Freinage vs Sprint : Les protocoles de prévention des blessures doivent noter que les joueurs amateurs effectuent significativement plus de décélérations à haute intensité (freinage) que d'accélérations. Le ratio est d'environ 85 décélérations pour 65 accélérations par match.
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| Répartition du nombre d'accélérations et de décélérations par 90 minutes (comparaison hommes et femmes). | |
Pour les Jeunes Joueurs (U15-U19)
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Suivi de la Maturation : La vitesse dépend de l'âge. Nos données montrent une augmentation linéaire de la vitesse de pointe médiane des U15 aux U18, avec un plafonnement sur la catégorie U19. Une vitesse qui est "élite" pour un joueur U15 pourrait n'être que "moyenne" pour un joueur U19.
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| Distribution de la vitesse maximale atteinte par catégorie d'âge |
Pour l'École de Foot (U7-U13) et le Foot Réduit
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Indice de Charge de Travail (Workload) : Parce que les paramètres du jeu varient énormément chez les jeunes (taille des terrains et nombre de joueur de 5 contre 5 à 9 contre 9, durée et nombre de mi-temps...), comparer la distance est trompeur. À la place, nous utilisons la métrique de charge de travail calculée par Footbar pour suivre la dépense physique. Cela montre une progression régulière à mesure que les enfants grandissent.
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| Diagrammes en boîte de la charge de travail U7-U13 |
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Intensité du Foot à 5 (Five) : Sur terrain réduit, la vitesse maximale est tronquée (plafonnée à ~6 m/s). Le jeu se définit par le freinage. Nous avons observé un ratio de 1,6 pour 1 entre décélérations et accélérations. Nous observons également un phénomène similaire à la "prison du milieu de terrain" : la taille du terrain ne permet pas aux joueurs d'atteindre leur vitesse maximale, et cela biaise la distribution. La vitesse maximale n'est donc pas un critère pertinent pour l'évaluation sur terrain réduit.
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| Données sur le Foot à 5 : Distance parcourue, Vitesse max atteinte, Nombre d'accélérations, Nombre de décélérations | |||
Démocratiser l'accès aux données de performance
En adaptant les principes de l'élite à notre contexte, nous fournissons un cadre juste, précis et exploitable pour le joueur de tous les jours.
Les graphiques et les analyses ci-dessus ne sont qu'un aperçu de notre rapport de 19 pages. Si vous êtes un coach, un passionné de données ou un joueur qui souhaite comprendre les mécanismes profonds du football amateur, nous vous invitons à lire la version complète (preprint).
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